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Les magistrats de Mayotte condamnent les expulsions

 

magistrat

16h49 : Tout comme le Gouvernement, les magistrats de Mayotte condamnent les expulsions, à travers ce communiqué :

« Le Syndicat de la magistrature condamne très fermement ces pratiques et rappelle que de tels comportements sont susceptibles de constituer des infractions sous la qualification de destruction ou dégradations de biens, en réunion, aggravées par la circonstance que ledit acte est commis en raison de l’appartenance, vraie ou supposée, de la personne expulsée à une nation ; infraction très
sévèrement réprimée par le Code pénal.

Il n’est par ailleurs pas admissible que certains élus locaux cautionnent ces actions en refusant de laisser revenir chez eux les décasés, y compris ceux vivant en situation régulière sur le territoire national. Le campement de fortune que chacun peut voir sur la place de la République à Mamoudzou est l’illustration criante du fait que cette violence privée ne règle en aucun cas les difficultés de Mayotte. Les cent cinquante à deux cents personnes qui y vivent doivent très vite retrouver un toit dans le département. Déplacer les difficultés ne signifie pas qu’elles sont résolues. Au contraire.

Le Syndicat de la magistrature comprend l’exaspération des habitants de Mayotte face aux tensions actuelles, colère attisée par l’insuffisance des réponses et des moyens accordés par les collectivités territoriales et l’État pour y remédier. Il ne peut cependant accepter que des personnes soient ainsi chassées de terrains, même occupés illégalement, sans recours à des procédures légales. Ces actions sont encore plus choquantes lorsqu’elles aboutissent à priver de leur droit au logement des ressortissants comoriens en situation régulière ainsi que des français.

Le Syndicat de la magistrature appelle les citoyens français de Mayotte à respecter les valeurs pour lesquelles ils ont opté en choisissant de constituer un département français par l’arrêt immédiat des décasages. Il demande à l’État, à court terme, de tout mettre en œuvre pour empêcher ces comportements contraires aux lois de la République et, à moyen et long terme, de reprendre l’initiative afin de ne laisser aucune place à la justice privée. »

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