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Mtoro Chamou : Les élus ne s’occupent pas de la culture mahoraise et les artistes ne peuvent pas faire tout le boulot à leur place !

10h23 :

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C’est une chance pour Mayotte de revoir Mtoro Chamou et Bo Houss sur leurs terres, mais faudrait-il encore que les élus locaux s’en rendent compte ! Ils étaient les invités de l’émission « CHEZ DOM » sur KTV vendredi dernier et ils n’ont pas manqué de rappeler leur amour pour Mayotte et leurs ambitions de faire rayonner Mayotte à l’extérieur. Lors de l’émission, Mtoro Chamou a notamment expliqué avec beaucoup de recul, son point de vue sur les jeunes et le possible développement de la culture à Mayotte qui ne peut passer que par une réelle volonté des élus locaux et ne doit donc pas uniquement reposer sur l’Etat via la Direction des Affaires Culturelles.

Ces propos sont forts de sens. En voilà ci-dessous une petite retranscription et vous pouvez également regarder l’intégralité de son intervention sur le plateau de l’émission CHEZ DOM : « Un artiste doit pouvoir s’exprimer librement, comme des citoyens… de cette île. J ai toujours dit que les jeunes à Mayotte avait envie de faire quelque chose… En fait ça ne suit pas derrière. Pour que l’on puisse vraiment évoluer, pour que les jeunes d’ici puissent évoluer dans le milieu culturel, il faut que nos élus le veuillent… A la Réunion, ils veulent que la musique de La Réunion se fasse connaître ailleurs, se vendent…, du coup ils ont mis les moyens pour que les artistes puissent se professionnaliser et ça, ca manque beaucoup à Mayotte. Alors tant qu’à Mayotte, les élus ne s occuperont pas de la culture mahoraise, ca va être très compliqué car on ne peut pas demander aux artistes de faire leur boulot d’artiste et le boulot des élus !… »

De plus, lorsque l’animateur évoque le statut d’intermittent du spectacle, Mtoro Chamou ne semble plus y croire car il insiste en disant : « pour que le statut d’intermittent du spectacle existe à Mayotte il faut d abord ouvrir les portes pour aller jouer dans les pays voisins. »

En marge des interventions de ces deux artistes mahorais qui ne vivent plus à Mayotte, faute de pouvoir vivre de leur activité professionnelle, il semble important de s’interroger sur ce que signifie pour les élus locaux, la culture car encore trop souvent lorsqu’on les entend parler de la culture, les discours sont flous et ne semblent pas bien positionner leurs idées. En premier lieu, ils vont parler des danses et chants traditionnels, puis de la conservation des langues locales, ce qui représentent en effet un volet de la culture, mais lorsque l’on parle d’une politique culturelle, elle doit aussi défendre la création artistique de manière plus large dans les champs variés tel que la musique, la danse, le théâtre, les arts plastiques, la littérature… Il y a donc encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les activités artistiques et culturelles soient prises au sérieux à Mayotte et qu’on les envisage comme une source d’économie locale et d’emploi non négligeable.

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