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Communiqué de l’intersyndicale et du collectif de Mayotte

18h00:

Grève générale

À deux semaines de l’annonce du plan stratégique pour Mayotte, l’intersyndicale et le collectif de Mayotte ont décidé de mettre la pression sur le gouvernement. Les leaders du mouvement de grève générale appellent notamment à manifester le 8 mai prochain, jour de commémoration de l’armistice de 1945. L’intégralité du communiqué est disponible ci-dessous:

« La gestion de la crise sociale que traverse notre territoire depuis 2 mois et l’absence de réponses concrètes confirme une nouvelle fois, le refus du gouvernement à s’engager sur le département de Mayotte, ceci malgré les nombreux appels aux secours de notre petite population. Ainsi, la délégation du gouvernement dépêchée, pour formaliser un projet de territoire au travers d’une concertation avec les forces vives de Mayotte, n’a pas cherché à innover dans la méthode alors que la vieille recette marche: diviser, identifier les sujets dociles à toutes épreuves, écarter les déclencheurs d’alerte et faire passer la pilule sous les ovations.

Si le rendez-vous du 19 avril dernier à Matignon eu le mérite de confirmer cette analyse, il a aussi permis aux mahorais d’apprécier le manque de préparation et de concertation hélas, habituel de nos élus et leur manque d’ambitions fortes pour leur territoire. Les représentants du collectif et des syndicats pouvaient donc attendre dehors sur la pelouse. 3/101 mesures, tel est le triste bilan qui a valu à Mayotte le déplacement le de ses élus. Les citoyens du 101è département n’auront pas de rêves; tel est le message à retenir.

Pouvait-il en être autrement ?

Sur le terrain, trois à quatre Kwassas débarquent par jour, la sécurité des écoles et de la cité est confié aux associations des quartiers, le CHM continue à maintenir sa cadence des 30 bébés de mères clandestins par jour et à quelques mètres plus bas, le service d’immigration régularisent le flot d’illégaux : tel est le bilan des premières mesures d’urgence dans l’attente de la venue de madame Girardin. Ici, dans le 101ème département, la République est en démarche.

Cet abandon de Mayotte dont les conséquences se sont révélées insupportables et désastreuse pour la population loin d’être le fruit du hasard. Bien au contraire, elle traduit le projet politique du gouvernement, un projet mûrement réfléchi et planifié dans sa mise en œuvre dont nous entrons dans sa phase finale. En effet, les accords franco-comoriens engagés depuis 2013 n’ont comme seul et unique objectif, la prise en main progressive de Mayotte par l’État Comorien et réparer une erreur historique.

La réalité de la feuille de route est un pan vers le projet de la communauté d’archipels décidé par le gouvernement sous la pression du gouvernement comorien, à l’insu des mahorais. Il s’agit donc de créer les conditions pour aboutir à cet objectif ultime : l’absence d’une politique de contrôle des frontières de Mayotte, l’encouragement des naissances des femmes comoriennes et leur régulation ainsi que le refus du gouvernement français d’engager un véritable plan de développement de Mayotte malgré la petite superficie de cette île et le niveau de détresse de sa population. La mise en route du projet de toilettage institutionnelle, porté sans conviction par le président du conseil départemental, vient compléter la liste. Pour celui qui a des yeux, les faits parlent d’eux même ; Mayotte n’a jamais enregistré autant d’entrées clandestines que ces derniers mois au vu et au su de tous ; le taux de régularisation affiche des records et, parallèlement, le gouvernement comoriens se félicite de l’avancé des négociations avec la France.

Par conséquent, il n’est pas surprenant de constater que les revendications des mahorais contre l’insécurité, l’immigration clandestine et le rattrapage structurelle, formalisés à travers les 101 mesures ne puissent pas trouver d’écoute à Paris dans le gouvernent dont l’agenda est scellé depuis longtemps : Retour vers les Comores.

Nous rappelons que les efforts déployés par le Collectif des citoyens et l’Intersyndical, le sacrifice consenti par la population pendant 2 mois de blocage n’est plus ni moins que la continuité du combat de nos parents que nous devons perpétuer face aux défis actuelles qui ne peuvent être abordés que dans l’unité. La seule et unique victoire que nous comptabilisons et la reconnaissance par l’Etat de son inaction, enfin ! Avouée dans la mise en œuvre des politiques publiques sur le territoire de Mayotte.

Au vu de ce constat, l’intersyndical et le collectif ont jugé utile encore une fois, d’alerter la population, qui seule, ait appelée à prendre en main son destin comme elle l’a fait à chaque fois, que les circonstances l’exigeaient. Nous nous associons donc à l’appel à manifester pour le 08 mai prochain ; manifestation qui devrait permettre à la population de réponse aux questions :

« Acceptez-vous d’abandonner le statut de département ? »
« Acceptez-vous une gouvernance partagée France – Comores pour Mayotte » ? »

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