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Collecter les déchets phytosanitaires de l’agriculture

08h25 :

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Depuis 2 semaines et pour encore un mois, les agriculteurs sont invités à venir déposer leurs déchets de produits phytosanitaires dans 2 points de collecte : la Mairie de Bandrelé et la DRTM

Il s’agit de récupérer les flaconnages ou cartonnages de pesticides et herbicides vides ou qui ne sont plus utilisés afin d’assurer à ces déchets dangereux un traitement adapté sans qu’ils ne soient amenés à polluer.
Cette collecte n’est qu’un élément de la stratégie de protection des cultures mahoraises, l’autre volet se situe au niveau de la lutte contre l’utilisation des produits. Mayotte est préservée par rapport à la métropole où l’usage de ces produits reste massif. L’agriculture mahoraise s’est construite progressivement sans ces méthodes. Les techniques naturelles de lutte ont toujours été privilégies, par exemple pour lutter contre la mouche du fruit, la technique la plus efficace reste le rempart naturel entre la mouche et le fruit : le filet. Les agents de la DAAF accompagnent les agriculteurs sur le terrain dans leur appropriation de ces outils et de ces techniques. Les résultats sont encourageants pour les agriculteurs relevant de l’agriculture formelle. Le souci reste l’agriculture informelle, le public n’est pas intéressé par l’apprentissage de nouvelles méthodes et surtout, il est d’une relative instabilité ce qui occasionne des renouvellements de population importants.

Le contrat de coopération signé avec l’Union des Comores est à ce titre une chance, en effet, il compte un important volet de développement agricole et de coopération entre les deux pays. Ainsi, si la France parvient à former à Anjouan les agriculteurs à ces techniques agricoles responsables, dans le cas où ils arrivent à Mayotte, ils disposent déjà du savoir faire puisqu’ici la formation est inopérante. Alors bien évidemment on ne peut se satisfaire d’une telle situation mais c’est une étape intermédiaire précieuse pour préserver les milieux à Mayotte.
En effet, le recours aux pesticides par exemple pollue l’eau durablement et peut même affecter les populations qui habitent ces milieux aquatiques.

Le Gouvernement a ainsi désigné un Préfet dédié à la réduction des produits phytosanitaires, il sera à Mayotte
cette semaine pour découvrir comment notre territoire est organisé et préservé sur cette question. Il viendra découvrir comment les équipes de la DAAF accompagnent sur le terrain celles et ceux qui veulent cultiver leurs champs et disposer de récoltes en quantité sans avoir le recours aux pesticides et autres produits phytosanitaires. Mayotte est finalement en avance sur la métropole, notre agriculture a évité le recours massif aux phytosanitaires permettant de tendre vers l’agriculture intensive. Notre territoire doit garder son avance en la matière en permettant maintenant aux agriculteurs de se développer sur ces chemins ; agriculture responsable et agroforesterie seront donc au menu de ce Préfet pesticide pendant son séjour mahorais.
Pour mémoire, les agriculteurs peuvent ramener gratuitement leurs déchets phytosanitaires à la DRTM à Coconi ou encore à la Mairie de Bandrelé qui disposent d’un contenant spécifique à cette fin. La lutte contre les pollutions agricoles, c’est l’affaire de tous.

Anne Constance Onghéna / France Mayotte matin

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