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Après l’agression mortelle à Sada, le Collectif des citoyens de Mayotte craint « un déchainement incontrôlable et une explosion des tensions intercommunautaires »

14h08 :

collectif des citoyens de mayotte

COMMUNIQUE DE PRESSE COLLECTIF DES CITOYENS DE MAYOTTE :

LA RENTREE SCOLAIRE 2019 COMMENCE AVEC UN MORT AU LYCEE DE SADA : COMBIEN DE DRAMES FAUT-IL POUR QUE LES AUTORITES REAGISSENT AVEC AUTRE CHOSE QUE DU SCOTCH ?

Le Collectif des Citoyens de Mayotte (loi 1901) est consterné par le décès particulièrement atroce d’un jeune au lycée de Sada, tragique victime des affrontements entre bandes violentes. Les drames se succèdent et le phénomène prend une ampleur alarmante que nous ne pouvons accepter. 18 mois après les annonces des ministres-touristes sur la sécurisation des établissements et transports scolaires à Mayotte, nous constatons l’échec du discours gouvernemental et de ses mesures en trompe l’œil qui se concentrent sur la construction de nouvelles écoles au lieu de protéger nos enfants. La crise sociale du printemps 2018 avait été déclenchée par des violences en milieu scolaire : faute d’amélioration drastique de la situation sur le terrain, nous craignons un déchainement incontrôlable et une explosion des tensions intercommunautaires.

Notre île ne peut gérer seule les conséquences de l’incurie des autorités françaises et comoriennes qui laissent ces jeunes errer dans nos rues: nos écoles ne sont ni des Centre Educatif Fermé accueillants des mineurs délinquants multirécidivistes ni des champs de bataille. Comme tous les Français, nos enfants ont le droit d’apprendre en toute sécurité. Mayotte n’a pas les structures adaptées pour accueillir les jeunes violents et les rééduquer ; les autorités comoriennes refusent de les reprendre: nous demandons donc qu’ils soient pris en charge dans les établissements spécialisés à la Réunion et en Métropole comme la loi le prévoit.

Le Collectif des Citoyens est attaché à l’application de la loi dans notre département : il est important de respecter l’obligation légale de scolariser tous les enfants jusqu’à 16 ans quelle que soit leur nationalité mais nous rappelons que la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées affirme le droit pour chacun à une scolarisation en milieu ordinaire au plus près de son domicile, et à un parcours scolaire continu et adapté. Nos enfants sont les premières victimes d’une politique catastrophique qui trahit leur droit à l’éducation à Mayotte.

Le système scolaire de Mayotte est devenu la succursale de l’Education nationale comorienne: selon les témoignages des enseignants, près de trois quarts des élèves scolarisés à Mayotte viennent des îles voisines. Mayotte compte officiellement 250000 habitants selon l’INSEE et 100000 inscrits dans nos établissements scolaires : sans solidarité nationale, comment faire face à cette explosion démographique causée par la natalité comorienne? Notre système scolaire explose et nos appels à l’aide sont sans réponse alors que la tragédie que nous subissons était prévisible. En effet, nous savons depuis des années que notre département accueille malgré nous des milliers d’enfants abandonnés par leurs parents comoriens. Isolés, vulnérables, fragilisés, certains de ces jeunes ont basculé dans la délinquance et font partie des bandes violentes qui sèment la terreur dans nos établissements scolaires et dans nos rues. Sans réponse adaptée de l’Etat et une protection efficace de nos frontières, la crise va devenir de plus en plus aiguë.

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